Demetil & Sandor

La journée était bien belle aujourd’hui. L’air iodé de la ville s’engouffrait dans mes narines réveillant en moi le désir de partir et prendre le large. Voilà bien trop longtemps que j’étais à quai ! Mes hommes avaient mis un certain temps à réparer la coque du navire, il fallait dire que c’était plus abimé que je ne l’aurais cru. Maintenant que j’avais fait tout ce que j’avais à faire sur terre, il me fallait me concentrer pour savoir si mon Orcetii avait flâné et s’était simplement jouer de moi en n’annonçant pas la présence d’un monstre marin. Ma veste négligemment retenu sur mon épaule à l’aide de mon index. De l’autre main je venais saisir la cigarette que j’avais entre mes lèvres pour en retirer la cendre, juste le temps de recracher la fumée blanche par mes narines. Aurora m’avait rejoint à la taverne comme prévu. Il fallait que j’en discute avec elle, il me fallait son point de vue. Car j’avais une entière confiance en la jeune femme, sinon comment aurais-je pu faire d’elle mon second si cela n’avait pas été le cas ! Après une bonne heure de discussion, nous avions mis au point un stratagème pour tenter d’y voir plus clair dans le jeu de mon Orcetii. Il ne restait plus qu’à laisser le temps en temps…

En sortant de la taverne nous prenions tout deux le chemin du port pour nous rendre sur le bateau. Occupé à discuter je n’avais pas remarqué cette jeune femme que je venais de percuter en descendant le ponton.  Mon regard bleu rencontrait alors la chevelure rousse de la jeune femme. De ma vie, jamais je n’en avais vu une comme elle. Je plissais un peu les yeux, comme si le soleil s’était introduit dans mes pupilles un peu trop violemment. Je ne répondais pas sous ses excuses, pourtant j’avais tourné mon visage vers Aurora lui faisant signe de continuer sans moi. Chose qu’elle faisait aussitôt un large sourire aux lèvres. Je ne sais pas ce qu’elle allait s’imaginer, mais quelque chose qui ne me ressemblait probablement pas ! Je n’étais pas de ses hommes qui s’intéressaient aux femmes uniquement pour les mettre dans son lit. C’était même plutôt l’inverse. Je m’intéressais à elles avant d’éventuellement pensé à pouvoir les y mettre. Leur intellect ayant bien plus d’importance à mes yeux, que ce qu’il se trouvait entre leurs cuisses. A la question qu’elle posait, je m’accoudais à la rambarde du ponton, me tournant à demi vers le navire. « Parfaitement, c’est l’mien ! » Un rictus venait s’emparer de mes lèvres, ressemblant plus à une grimace qu’à un sourire. « Pourquoi ? Ça t'ntéresse ? T’veux connaitre la vie en mer ? » Demandais-je en voyant son minois curieux.