J’étais debout depuis l’aube, admirant le lever du soleil depuis le sommet de mon arbre. Vivre ici provoquait un sentiment de liberté, il n’y avait que nous et l’on s’imaginait pouvoir toucher le ciel tout en haut des cimes. Même si près des étoiles, je me sentais prisonnière de cette rage qui brulait en moi. Mon rêve de vengeance m’empêchait de sortir, et la vénération de mon peuple envers ces monstres qui ont tué mes parents. La loi du plus fort, la nature qui reprend ses droits… mais je veux défier ces lois. Le regard perdu dans la plaine qui entoure notre camp, mes yeux viennent fixer un point, non deux qui se faufilent entre les hautes herbes. Je sens mon cœur s’emballer, ma main gauche se resserre sur le bois de mon arc. Ce sont eux, je pourrais y mettre ma main à couper… ce sont ces deux raptors qui ont assassiné mes parents. Ma conscience me dit de ne pas y aller, mais c’est déjà trop tard… mon arme en main, je descends de l’arbre et part à leur poursuite.
Ma chasse va durer des heures, et à vrai dire, elle m’a mené à des kilomètres de mon camp. Ma rage a pris le dessus, et je ne me suis pas rendu compte que j’étais en territoire ennemi. Enfin, c’est un bien grand mot, un pacte de paix a été signé il y a plusieurs années de cela. J’ai marché, couru et au final, j’ai traversé les terres sans m’en apercevoir. Et au lieu de faire demi-tour, car mes proies m’ont échappés… j’ai continué à marcher. J’ai finalement atterri dans le port de Menethìl. Je marchais sans but, mes pas me menèrent au port où des navires magnifiques s’y trouvaient. Curieuse, admirative de ces grands bâtiments, je resté là, les yeux grands ouverts. J’observais les hommes s’affairer sur le pont, décharger des caisses de bois, démêler des filets. Étrangement, je me mis à rêver… peut-être que c’est ça la liberté : prendre le large, naviguer sur l’eau à perte de vue. J’étais vraiment perdu dans mes pensées, quand quelqu’un me percuta. Je me fondis en excuse, j’étais là en plein milieu du ponton. « Pardonnez-moi, je suis dans votre chemin ! » Je me reculais tout en observant la carrure imposante de l’homme qui venait de me bousculer. Je n’étais pas à ma place ici, je n’avais rien à y faire… je ne voulais pas avoir de problèmes, j’en avais déjà assez comme ça. Je ne savais pas où mettre mes mains, j’étais soudain nerveuse. Pourquoi ? Avais-je quelque chose à cacher ? À me reprocher ? Non, j’étais juste là, admirative de ce magnifique bateau. « C’est le vôtre ? » demandais-je, reposant mon regard sur le bâtiment qui se dressait à nos côtés.